conclusion de la journée

[Admin]

Rylie’h riait à gorge déployée. Le plan du Grand Architecte s’était déroulé à merveille. Il savait, pour l’avoir servi depuis plus de 15 siècles, que jamais ses plans ne se démentaient, mais il lui restait toujours sa part de doute, infime, minuscule, ce reste d’humanité qui le poussait à considérer que son maître pouvait commettre une erreur.
Cette parcelle de caractère mortel lui datait sûrement de l’époque où il était encore diacre de l’Eglise de Morr de Middenheim. Devant lui passaient tant de pauvres âmes torturées, tant de familles éplorées, et ses Dieux d’alors lui laissaient à penser qu’il ne pouvait rien faire pour eux. Heureusement, Tzeentch l’avait embrassé et lui avait montré son destin, il y a de cela huit années humaines. Depuis, il s’était métamorphosé progressivement jusqu’à devenir ce que les humains appelaient un Duc du Changement, et il avait erré pendant des siècles dans les Terres du Chaos.
Il riait car il sentait le pouvoir affluer sous l’épaisse croûte volcanique d’Eyjafjallajökull-Fimmvurduhals. A l’intérieur du magma reposait la puissance du Chaos, l’essence même du changement. Il pouvait voir, grâce à sa vision, les effluves invisibles remonter dans le ciel, prêtes à tisser un voile de ténèbres au-dessus du Monde.
Il savait que, par le passé, d’autres avaient échoué à réveiller un Puit de Puissance. C’était comme une traînée sombre dans le ciel, au-dessus d’une petite île perdue au beau milieu de l’Océan, et que les fidèles de Slaanesh appelaient l’île des Tentations.

Si d’autres avaient échoué par le passé, Lui avait su triompher. Il se délectait déjà, par ses 7 sens, de ce sentiment de peur qu’avaient ressenti les pathétiques Hauts-Elfes qui avaient essayé de s’opposer à ses desseins.
Il revoyait, tout en le revivant par une autre dimension, les gesticulations et la frayeur de leurs mages. Il sentait la perte de confiance de ces mages, que Tzeentch avait dupé depuis leur prime formation, quand leurs sorts refusaient de leur obéir, quand les vents de magie se jouaient de leurs talents, et quand, finalement, les éclairs s’inversaient et jaillissaient des plumes de ses ailes, de ses griffes agiles, et inondaient même les incantations de ses horreurs !

Il percevait les échos des efforts de ses alliés, en d’autres lieux proches du volcan, pour retarder toute aide. Il avait conscience des dards empoisonnés des arbalètes elfes noirs qui transperçaient les chairs des elfes en tout genre, il se riait des pathétiques tirs des canons nains sur la foule skaven qui bientôt allait les déchiqueter. Il était en contact cérébral avec la Fureur de Kargûrh, le Buveur de Sang, qui se jouait des obus impériaux, avant qu’il n’abatte sa hache parmi les défenseurs au même moment où Cavgeur, le millénaire Shaggoth, abattait la sienne contre les murs de cette forteresse.

Il ressentait toutes ces luttes, tous ces combats pour l’épauler alors que l’alliance pathétique des plus grands nobles elfiques avec la horde squelettique de Lady Night tentait de l’empêcher de parvenir à ses fins. Il se souvenait le sacrifice des elfes noirs pour protéger ses flancs, ses sens olfactifs étaient outrés par le musc insupportable de la horde orque, toujours prête à s’élancer sans réflexion. Il jouait à un étrange cache-cache avec un dragon et son maître.